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Cosmétiques et Perturbateurs endocriniens

Que mettons nous vraiment sur notre peau ? La recherche de la beauté peut-elle influer sur notre santé ?

L'alerte lancée au Colloque "Malades de la thyroïde, malades des perturbateurs endocriniens?" par les scientifiques résonnent toujours dans ma tête 4 mois plus tard ! Elle s'est inscrite dans mon cerveau, m'amenant à reconsidérer mes pratiques habituelles ! 

 

Même si j'étais déjà sensibilisée aux dangers des éléments chimiques contenus dans nos produits cosmétiques , je suis maintenant  interpellée par les commentaires enthousiastes de clientes sur les réseaux sociaux pour des produits à très bas prix qu'elles trouvent miraculeux à la bave d'escargots, à l'aloe vera, aux paillettes hydratantes, etc.

 

Sauf que celui dit à l'aloe vera contient d'abord de l'eau, puis différents alcools ...un dérivé de la plante magique n'arrivant qu'à la 14ème place avec, derrière lui, encore une bonne quinzaine de noms très compliqués. Aïe-aïe.

 

2ème exemple : le pot de crème pour le corps, un cadeau de Noël, avec une belle photo de fraises bien appétissantes et une promesse d'hydratation et de Vit E. Sa composition, que je cite fidèlement et par ordre d'importance, est en anglais, produit fabriqué en Turquie :

  • Aqua (eau)
  • Cetearyl alcohol : l’alcool cétéarylique s’utilise comme co-émulsifiant et agent de texture pour épaissir et stabiliser la crème pour une texture onctueuses et émolliente.
  • Petrolatum : vaseline, gelée de pétrole. On en trouve aussi dans 13 % des rouges à lèvres et baumes à lèvres (sachant que les femmes absorbent quotidiennement 24 mg de produits à lèvres dont des métaux lourds), les crèmes hydratantes ou encore dans les soins capillaires. Ce pur dérivé de pétrole serait soumis à une réglementation drastique et est sujet à caution.
  • Stearic acid : Acide gras saturé naturellement présent dans de nombreux beurres et huiles végétaux (karité, palme, soja, colza), et diverses graisses animales (boeuf, porc), l'acide stéarique ou acide octadécanoïque s'utilise pour enrichir et stabiliser les émulsions, épaissir et durcir les cosmétiques, mais aussi les savons et les bougies. Il est autorisé en Bio s'il est d'origine végétal (sans OGM), est présent dans 7.05% des cosmétiques : mousse à raser (75.88%), crème à raser (72.58%), mascara (57.82%), gel à raser (56.88%)
  • Fragrance : on peut supposer que si c'était d'origine naturelle, ce serait évidemment précisé pour cette crème.
  • Carbomere : polymère synthétique hydrophile d'acide acrylique, utilisé comme émulsifiant stabilisateur ou comme agent épaississant dans les produits cosmétiques et pharmaceutiques.
  • Dimethicone ou PDMS : c'est un produit de synthèse, un silicone et un polymère qui forme en surface de la peau un effet flouteur de pores et de rides avec une jolie peau factice, qui protège les écailles des cheveux… mais qui, utilisé régulièrement, assèche la peau.
  • Benzyl alcohol : l’alcool benzylique peut être d’origine naturelle ou végétale (cannelle, jasmin, ylang-ylang). Quand il est synthétique, est aussi accepté par certains cahiers des charges du bio (!) Irritant, il fait partie de la liste des 26 allergènes recensés. Sa présence doit obligatoirement être mentionnée sur la liste INCI au delà d'une certaine quantité.
  • Methylchloraisothiazolinone (MCI) et Methylisothiazolinone (MIT. Ou "kathon CG) : remplaçant le parabène pour des propriétés conservatrices similaires, ce sont des biocides efficaces contre les bactéries et les champignons, mais avec aussi des propriétés allergènes et provoquant des allergies cutanées au niveau du visage et des mains. Combinés, les effets nocifs sont multipliés, encore plus pour les produits appliqués sur la peau avec oxydation et développement des bactéries. La MIT peut provoquer un grave eczema, voire des brûlures et des cloques.
  • Trithanolamine (TEA) : Principe actif d'une crème bien connue utilisée contre les brûlures et les plaies superficielles, c'est un compensateur de PH dans les préparations cosmétiques, mais il interagit avec les nitrites pour former des nitrosamines cancérigènes. Une exposition répétée ou prolongée à ce produit peut avoir une action dégraissante sur la peau. Il peut aussi causer des rougeurs, des gerçures et de la desquamation. 
  • Tocopheryl acetate : Le tocopheryl acetate est un dérivé du tocopherol, c'est-à-dire de la vitamine E ce qui explique son effet anti-oxydant. Il peut être produit synthétiquement ou d'origine naturel, extrait d'huile de Soja ou de tournesol par exemple.
  • Aloe barbadensis leaf juice : le gel d'aloe vera a un PH proche de celui de la peau (4,5), est un excellent hydratant, il favorise son élasticité et prévient du vieillissement cutané. Cet ingrédient est présent dans 7.17% des cosmétiques, mais il est primordial d'en connaitre la quantité et la qualité.

Ceci est un exemple de ce que nous nous appliquons scrupuleusement sur le corps pour le nourrir, l'hydrater !

 

Doit-on céder aux messages publicitaires envoûtants par leurs promesses au risque de mettre notre santé en danger ?

Conclusions

 

Il existe un risque certain de développer, à force d'utilisation, une peau allergique, c’est la problématique de l'effet “cocktail” ! Bien scruter la liste INCI avant d'acheter et regarder de près les composants.

  • Les produits de grande consommation courante sont de plus en plus épinglés pour leurs compositions toxiques. Des sites, comme "www.noteo.info", "Yuca" par exemple, permettent d'identifier les substances à risque dans plusieurs centaines de produits cosmétiques, d'entretiens et alimentaires.

Quel paradoxe ! Nous appliquons régulièrement des produits censés entretenir notre peau et nous utilisons des ingrédients agressifs souvent chimiques, allergisants, asséchants.

 

Ceux-ci ensuite viennent grossir avec leurs flacons et emballages divers tous les polluants et perturbateurs endocriniens qui saturent l'air, la terre et l'eau de la Terre en décimant faune et flore.

 

Comme dans l'alimentation et la vie de tous les jours, privilégions les produits bio, les plus simples possibles, afin de protéger la planète et la santé de tous.

 

Christine Bagland pour l'UPGCS 

Christine Bagland, membre du CA UPGCS, déléguée Sud-Ouest au colloque de Narbonne sur les perturbateurs endocriniens 

"Concernant la dangerosité du contact avec la peau, tout dépend du perturbateur endocrinien. La peau est une barrière, mais certaines substances franchissent très bien cette barrière. Et lorsqu'une substance passe au travers de la peau, elle arrive directement à la circulation générale et ne passe pas directement par le foie. Elle n’est donc pas filtrée" 

 

Dr Jean-Pierre Cravedi, toxicologue et directeur de recherches au pôle toxicologie alimentaire à l'Inra.

Source FranceInfo 

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Les perturbateurs endocriniens un enjeu pour le XXI ème siècle. Geneviève Duval et Brigitte Simonot
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