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L'aventure du médicament dans le corps humain, une conférence au CTIAP de Cholet pour parler de biodisponibilité et de médicament à marge thérapeutique étroite

Depuis 2017 et l'arrivée de la Nouvelle Formule Levothyrox, nous sommes devenus beaucoup plus attentifs aux médicaments normalement prescrits pour notre santé mais dont nous avons découvert qu'ils peuvent gâcher notre vie. Pire, c'est avec effroi que j'ai découvert par notre médecin expert Amine Umlil, pharmacien en pharmacovigilance, que le médicament tue plus que les accidents de la route,   

 

On serait tentés de penser que c'est en raison de la mauvaise qualité de ceux-ci et effectivement, en 2019, il y a eu quelques rappels de génériques qui comportaient des éléments extérieurs dangereux. 

 

Mais le plus souvent, c'est la méconnaissance du "médicament" qui est à l'origine des accidents. 

 

Si le patient est souvent mal informé sur les interactions entre les médicaments qu'il ingère, notamment ceux qui lui paraissent "anodins" et en vente libre en pharmacie (contre la douleur, les rhumes, les symptômes grippaux, les compléments vitaminiques etc), on peut regretter  les mésusages dont les médecins sont à l'origine. 

 

Le plus célèbre restera dans nos mémoires, à savoir le Médiator, détourné de son orientation initiale pour soigner le diabète de type 2, il fut prescrit comme coupe-faim avec les résultats connus depuis, problèmes cardiaques, problèmes pulmonaires, décès ... 

 

Moins flagrant, les médicaments qui loupent leur cible d'accès en raison d'une mise sur le marché hâtive, sans tests de bioéquivalence suffisants,  et là il est question des génériques et d'un médicament à marge thérapeutique étroite... vous aurez reconnu dans mes propos le cas du Levothyrox ! 

 

Dès 2017, Philippe Sopena nous interpellait sur une dispersion aléatoire de cette formule. Pierre-Alain Vitte s'interrogeait sur la biodisponibilité différente en raison du changement des excipients. Les Sociétés Savantes ont beau nous rassurer en nous disant qu'à dose infinitésimale ; acide citrique et mannitol sont anodins, les résultats de ce test sont près d'un million de victimes qui, aujourd’hui encore, ne sont plus stabilisées et subissent toujours des effets secondaires. 

 

Le changement d'excipient a été flagrant sur celles-ci en 2017, mais de plus en plus de médecins dénoncent actuellement des formules génériques dont les bénéfices sont moins certains que ceux des princeps. 

 

Beaucoup réclament des test plus précis sur des modifications inhérentes à une biodisponibilité moins ciblée en cas de changements d'excipients. 

 

La conférence proposée par Amine Umlil s'annonce donc d'un grand intérêt et comme un complément indispensable aux réflexions entreprises par le comité scientifique de l'UPGCS. Nous vous encourageons donc à vous y rendre nombreux. 

 

Annie Notelet pour l'UPGCS 

 

La biodisponibilité se définit comme étant la fraction de la dose de médicament administré qui atteint la circulation générale et la vitesse à laquelle elle l’atteint.

 

Pour la cinquième réunion d’information indépendante destinée au public, le CTIAP du centre hospitalier de Cholet vous propose le thème suivant : « Connaître le médicament : son aventure dans le corps humain ».

  • Quel sort l’organisme humain réserve-t-il à ce médicament ?
  • Quelle trajectoire le médicament emprunte-t-il avant d’atteindre sa cible et avant de produire son effet thérapeutique ?

De cette question dépendent plusieurs conséquences pratiques en matière de soins.

 

La réponse à cette question permet, en effet, de contribuer à comprendre

  • Pourquoi le médicament est présenté sous différentes formes pharmaceutiques ;
  • Les différentes façons qui permettent son administration dans le corps humain ;
  • Son mode d’action ;
  • Les risques iatrogénes (incompatibilités) entre les médicaments,
  • Les interactions entre les médicaments et les aliments ;
  • Les contre-indications ;
  • Les effets indésirables ; etc.

Par exemple, pour certains médicaments ;

  • Pourquoi le fait d’écraser ou de mâcher certains comprimés peut s’avérer dangereux voire mortel ?
  • Pourquoi le fait d’ouvrir une gélule peut rendre son contenu inefficace ?
  • Pourquoi une pilule contraceptive peut-elle perdre son efficacité (conduisant à une grossesse inattendue) ?
  • Pourquoi un bébé allaité peut-il développer des effets indésirables, voire des malformations parce que ses parents prenaient certains médicaments durant sa conception ?
  • Pourquoi un patient qui met des gouttes (de certains médicaments) dans les yeux peut-il se retrouver avec des effets indésirables au niveau cardiaque ?
  • Pourquoi certains médicaments continuent de produire des effets alors même qu’ils ont été arrêtés, etc ?

 

L’étude de cette aventure intérieure permet aussi d’appréhender les questions concernant le médicament générique, le médicament à marge thérapeutique étroite

 

(exemples : Lévothyroxine (LÉVOTHYROX® ou autre) ; (certains antiépileptiques etc.).

 

Elle permet de prévenir des toxicités telles que celles du Benfluorex (MÉDIATOR®). 

  • Cette trajectoire est-elle strictement la même chez l’enfant, l’adulte, la personne âgée, la femme enceinte, etc. ? 
  • Faudrait-il une même dose de médicament pour tous ? Ou chacun sa dose, etc. ?

Autant de questions qui justifient le choix de ce thème.

 

Rédigé par Le Docteur Amine UMLIL, Pharmacien des hôpitaux, praticien hospitalier, Ancien assistant spécialiste, Ancien interne des centres hospitaliers universitaires de Toulouse; Ancien étudiant à la faculté de pharmacie d’Angers

livre de Amine Umlil - Obstacles à la Pharmacovigilance
Le livre d'Amine Umlil au sujet de la pharmacovigilance


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Commentaires: 1
  • #1

    Joëlle Lambijon (jeudi, 20 février 2020 18:10)

    Bonjour, j'ai écouté les conférences et j'ai pris beaucoup de notes.
    Le sujet sur le fractionnement d'un médicament m'interpelle. En effet, je prends le matin L Thyroxine Henning 75 et le soir 1/4 de comprimé d'Euthyral (T3). Or le fractionnement changerait la biodispersion et la biodisponibilité. Que faire alors quand il faut ajouter un peu de T3 ?
    Autre question : n'ayant plus de thyroïde, j'ai tendance à être en hypothyroidie, est ce que je peux prendre du lugol 1% et si oui à quelle dose ? Merci par avance de vos réponses et bien cordialement