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Pénurie de médicaments et de produits de santé, mobilisation de politiques et d'associations de patients pour la création d'un Pôle Santé français et transpare

La production publique de médicaments et de produits de santé

doit être au centre des priorités politiques

 

La crise du COVID-19 a rendu encore plus criante la dépendance de l’État français aux industriels du médicament. Les exemples n’ont cessé de se multiplier depuis le début de la crise :

 

  • Des pénuries de médicaments ont affecté les hôpitaux français et menacent de s’abattre à nouveau en cas de nouvelle vague. Ces ruptures ne sont pas nouvelles, le phénomène est en constante augmentation. Les pouvoirs publics en ont recensé 44 en 2008, et 12 fois plus en 2017. Nous dépendons à 80 % de puissances étrangères pour la fabrication de la matière première ou des produits finis. Les médicaments, les réactifs des tests, les masques, les surblouses, ont été soumis aux lois du marché. La privatisation de la production, sa délocalisation pour maximiser les profits, en sont la cause principale.
  • Comme les autres multinationales pharmaceutiques, le laboratoire Sanofi reçoit des aides publiques conséquentes sans pour autant faire preuve de transparence sur les aides reçues dans le développement de produits, ni sans que des conditionnalités lui soient posées. Cela s’est récemment illustré à travers le vaccin du COVID-19, où, dans le but de toucher encore davantage d’aides publiques, Sanofi a menacé de privilégier le marché américain.
  • Ainsi, nous payons médicaments et produits de santé au moins deux fois : une fois par un soutien à la recherche, sous de multiples formes, une fois par le remboursement de médicaments à des prix de plus en plus exorbitants.

 

 

Ce système, mis en place par des politiques depuis plusieurs décennies, nous met en danger. Il ruine notre système de santé et les comptes publics. Ne pas en changer, dès maintenant, après avoir eu de nouvelles illustrations d’à quel point les conséquences de ce système peuvent se révéler dramatiques, serait irresponsable.

 

 

La transparence sur tous les aspects de la chaîne de recherche et de production des médicaments est une urgence. Le secteur de la santé, celui des médicaments, vaccins, dépistages, dispositifs et matériel médicaux en particulier, ne doit et ne peut plus être laissé au secteur privé. Une réelle planification sanitaire doit être mise en place et doit être accompagnée d’une production publique locale du médicament :

pour approvisionner notre marché national à hauteur des besoins, mais également pour envisager une coopération européenne et internationale essentielle à un accès réellement universel.

 

 

La création d'un pôle public du médicament doit être au centre des débats et des décisions politiques. Tout report des mesures indispensables renforce notre vulnérabilité face aux pénuries, et pèse sur les dépenses publiques.

 

Le monde de demain, le jour d'après ne peuvent pas être de simples slogans, il faut agir, concrètement, dès maintenant. Nous appelons donc l'ensemble des responsables politiques à prendre toutes les initiatives, législatives, réglementaires, administratives, pour sortir la santé des logiques de marché et réinscrire le médicament et les produits de santé dans les logiques de l'intérêt public.

 

Des groupes politiques ont déposé à l’Assemblée nationale des propositions de lois (PPL) demandant la création du « pôle public du médicament » [1]. L'une d'entre elles a été présentée en commission parlementaire à l'Assemblée le 26 mai, puis dans l’hémicycle le 4 juin.

 

Nous apportons notre soutien à ces textes et demandons à tous les responsables politiques de s'en emparer sans délai.

 

https://blogs.mediapart.fr/edition/transparence-dans-les-politiques-du-medicament/article/290520/la-production-publique-de-medicaments-doit-etre-au-ce

Liste des premiers signataires

associations

  • Act Up Sud-Ouest
  • Act Up-Paris
  • AMAVEA
  • APESAC
  • Association d'Aide aux Victimes d'Endoxan Cyclophosphamide
  • AV5FU
  • AVFIN
  • CGT Sanofi
  • Collectif anti-sanofric
  • Collectif Inter-Urgences
  • Comede
  • Diabète et méchant
  • France MCS
  • Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament (OTMeds)
  • Oxfam-France
  • Réseau D.E.S France
  • REVAV
  • Santé Diabète
  • Sidaction
  • Sud Chimie Montpellier
  • Vivre sans thyroïde
  • UPGCS (Union pour la Prévention et la Gestion des Crises Sanitaires)

 

signatures individuelles

  1. Bertrand Burgalat, compositeur
  2. Camille Mary, Santé Diabète
  3. Carine Baxerres, Anthropologue de la santé, Institut de Recherche pour le Développement
  4. Christian Andreo, militant associatif
  5. Didier Fassin, institute for Advanced Study, Princeton, Chaire annuelle de santé publique, Collège de France
  6. Fanny Chabrol, anthropologue, Institut de recherche pour le développement (IRD)
  7. Hugo Huon, président du collectif Inter-Urgences
  8. Jean-François Corty, médecin humanitaire
  9. Jérôme Martin, co-fondateur de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicaments (OTMeds)
  10. Koichi Kameda de Carvalho, chercheur en sciences sociales, Centre Populations et Développement (CEPED), Institut Francilien Recherche Innovation Société (IFRIS)
  11. Marine Martin, présidente de l’APESAC
  12. Nathalie De Castro, infectiologue, hôpital Saint-Louis, AP-HP
  13. Pauline Londeix, co-fondatrice de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicaments (OTMeds)
  14. Sabrina Ali Benali, médecin urgentiste 
  15. Samira Guennif, maître de conférences en économie, Centre d'Economie de l'Université Paris Nord, Université Paris 13
  16. Stéphane Besançon, directeur de Santé Diabète
  17. Marcela Fogaça Vieira, chercheuse, Centre Santé Mondiale, Institut de Hautes études internationales et du développement (IHEID) et juriste spécialisée en propriété intellectuelle 
  18. Veronica Noseda, Militante de la lutte contre le sida

Séance de présentation à l'Assemblée Nationale du 26 mai :  La majorité présidentielle rejette la création d’un Pôle public du médicament !!

Présenté en séance du 26 mai par les députés de la France Insoumise, le projet de création d'un pôle public du médicament a été rejeté par la majorité présidentielle qui réclame plutôt de simples rapports.

 

 Le jour d'Après exigé par les citoyens n'a visiblement pas fait son chemin dans la majorité

qui ne tire pas les leçons de la Crise sanitaire majeure Covid-19 ! 

 

"En attendant, donc, LREM a fait remplacer l’article proposant de créer un Pôle public du médicament du texte de LFI par la demande de deux nouveaux rapports sur le sujet… Un « frondeur », Aurélien Taché, avait annoncé quitter le parti présidentiel le 17 mai, dans le Le JDD, déplorant que « l’ouverture » du parti ne se soit « faite que vers la droite », pour devenir membre d’Ecologie démocratie solidarité. Il s’est lui aussi contenté de demander un énième rapport, cette fois sur l’impact des incitations fiscales à la recherche et à la production."

 

"Et ce, en réponse à un article de la proposition de loi rejeté, qui suggérait que pour financer le Pôle public du médicament, il faudrait supprimer le crédit impôt recherche (CIR) et rediriger l’argent qui lui est aujourd’hui dévolu vers le nouvel établissement. « En dix ans, Sanofi a reçu, sans aucun contrôle, 1,5 milliard d’euros au titre du CIR. Dans la même période, le laboratoire a supprimé plus de 2 800 postes de recherche », appuie l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament.

 

Son cofondateur, Jérôme Martin, peste : « La majorité présidentielle ne fait déjà que cela, demander des rapports quand il faut agir. Un groupe qui a mis en scène son départ de LREM pour préparer un “jour d’après” ne propose pas mieux. Ces députés qui ont rejeté le cœur du texte font semblant d’avoir compris ce qui s’est passé pendant la crise. Ils auront à rendre des comptes à la prochaine grosse pénurie de médicaments. L’irresponsabilité politique a ses limites ! »

Un appel de la société civile à soutenir la création d’un pôle public du médicament

Le 29 mai, l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament a lancé un appel commun avec des ONG comme Oxfam, des associations de défense de patients telles que Act Up ou l’Apesac, des syndicats comme la CGT ou SUD Chimie, le collectif de soignants Inter-Urgences et des chercheurs pour soutenir cette proposition de créer un Pôle public du médicament" Source Médiapart : 

 https://www.mediapart.fr/journal/france/300520/la-majorite-presidentielle-rejette-la-creation-d-un-pole-public-du-medicament

 

Reste donc la séance du 4 juin où ce projet sera soumis au vote de l'Assemblée

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