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LETTRE OUVERTE A TOI, SRAS COV 2 ! Par une victime de cette infection au long cours

 Reprenons les présentations perfides et sournoises COVID 19 :

Annabelle, tout juste 38 ans, ultra sportive sans problème de santé et toi, déjà là, tu es ambiguë…

Tu as commencé par te faire appeler 2019 n-Cov, puis SRAS COV 2 puis COVID 19… Déjà tu jouais de ton grand air avec tous ces noms, mais ce que tu es, je vais te le dire : un SRAS voilà tout. Tu peux arborer des lettres capitales mais tu restes un Syndrome Respiratoire Aigu Sévère. On a connu SRAS COV en 2003, MERS COV en 2012 et nous te connaissons en SARS COV 2 ou la COVID 19 dès fin 2019.

 

L’OMS te nommera coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère. Les présentations sont faites, nous pouvons entrer dans le vif du sujet. Les symptômes en premier lieu.

 

Nous avons fait connaissance toutes les deux peu avant le 20 mars 2020, mes premiers symptômes étant arrivés au travail ce week-end là. Comme l’exprimait la télévision que je regardais à cette époque, bête et disciplinée, ce sera l’histoire de quelques jours :

« ALERTE CORONAVIRUS , SI VOUS AVEZ DE LA FIÈVRE , DE LA TOUX,

VOUS ETES PEUT ETRE MALADE

DANS CE CAS RESTEZ CHEZ VOUS

LA MALADIE GUÉRIT GÉNÉRALEMENT EN QUELQUES JOURS DE REPOS ».

 

Voilà notre rencontre, un peu de fatigue, des maux de tête d’extraterrestres, des frissons. Puis sont venus la gorge qui brûle, les poumons aussi, puis la toux et les essoufflements à partir du 5 ème jour, les sueurs froides, les transpirations, les chauds-froids incessants, le cœur qui s’est littéralement emballé à vouloir sortir de ma poitrine, cette insomnie chronique, les pieds gelés à mettre des chaussettes de contention, tout ça perdure encore en partie à ce jour.

 

Le médecin en téléconsultation me dit « tout va bien aller », je suis jeune et en bonne santé que c’est l’histoire de quelques jours. Et bien, non, c’est en fait l’histoire de ma vie, celle que je n’oublierai jamais. Je dirai, c’est l’histoire de la vie de centaines de milliers d’autres malades.

 

Presque 8 mois après, tu es encore là dans mon quotidien à me pourrir la vie, à m’empêcher de faire des courses, le ménage, me préparer mes repas, les taches de la vie quotidienne et encore moins du sport à part de la marche de « petite vieille » mais ce que tu ne sais pas, c’est que tu es tombée sur plus tenace que toi… Toi, tu es seule, certes tu vas plus vite avec ta contagiosité, mais maintenant, pour ma part, je ne suis plus seule et nous sommes nombreux et armés. Comme tu le sais, à plusieurs, on est plus fort et on va plus loin…

Tu m’as, tu nous as déclaré la guerre, tu m’as terrassée, fait mettre un genou à terre, tu as peut-être gagné la première bataille mais tu ne gagneras pas la guerre…

 

Ma première devise NE JAMAIS SUBIR, tu t’en es bien joué car durant près de 2 mois, j’ai cru mourir chaque jour, de part tous ces symptômes non décrits par les médias, seule au monde à ne pas comprendre ce qu’il m’arrivait. Mon cœur et un couteau planté en permanence, à taper à plus de 180 pour juste se laver les dents, ne pas être capable de prendre une douche ni même se laver les cheveux tellement les essoufflements étaient importants, à me demander si j’allais réussir à continuer de respirer.

Tu m’as rendu isolée, incomprise de mes collègues de travail, incomprise de mes amis, et toujours à ce jour !!

Tu m’as rendu pestiférée isolée et presque personne n’a voulu aider.

Tu t’es jouée de moi et me dire que ce serait mieux de partir, ne plus souffrir que de vivre cela.  Moi, battante née, qui ne lâche jamais, tu as bien failli me faire basculer…

Tu m’as fait passer pour folle de raconter à tant de médecins ce que j’avais ou ressentais, tu m’as fait passer pour dépressive, moi qui respirais la joie de vivre. Qu’est-ce qu’on m’en a prescrit des anxiolytiques inutiles.

 

A croire qu’en fait, ton rôle c’était également de faire grimper les statistiques de vente d’anxiolytiques et de doliprane en plus de favoriser les lobbyings pharmaceutiques, la guerre des laboratoires, le politico pharmaceutique dérouté de leur vocation de protéger la population avec le surtout ne pas soigner, enfin si au doliprane. Faire passer l’argent avant la santé de l’Homme, voilà la macabre découverte de ces presque 8 mois.

 

A presque 2 mois et déjà deux hospitalisations avec un peu d’oxygène et, « à la maison faites le 15 si ça ne va pas », un médecin a quand même fini par m’ausculter et entendre que mon poumon droit était complètement pris, qu’il fallait vite agir.

 

Pour lui, c’était TOI la responsable, pas de doutes. AZITHROMICINE durant plus de 15 jours et le poumon fut sauvé. Un gros mieux de mes nombreux symptômes même si la médecine du travail m’a écrit noir sur blanc que « tout allait très bien que je n’avais pas eu COVID et que j’étais juste dépressive ». Puis grosse rechute, inflammation généralisée de la tête aux pieds. Je me retrouvais à marcher comme une tortue. Pas un endroit ne me faisait pas souffrir le martyr.

 

J’ai donc erré de médecins en médecins, de spécialistes en spécialistes, toujours accompagnée de ma fidèle maman car j’étais incapable de me déplacer, on n’en est toujours ressorti avec des « tout va bien, vous êtes stressée, un anxiolytique » et hop c’est reparti.

On m’a même proposé d’aller voir un hypno magnétiseur pour comprendre pourquoi ma tête disait à mon cœur de faire des 30/180/40/150 etc… Meilleur cardiologue de mon secteur (…y paraît), des gros doutes quand maintenant je sais qu’il s’agit d’une de TES conséquences, la dysautonomie…

Maintenant, il y a des jours où je ne me rappelle plus mon prénom et mon nom ni même mon adresse, je radote 15 fois les mêmes choses car j’oublie tout, les absences, les brouillards cérébraux sont apparus.

 

Mais, tu ne m’auras pas, même si mes tremblements des mains ou mes paralysies temporaires ne peuvent plus me faire dessiner ou écrire, j’arrive à frapper les touches du clavier. Tout est difficile, mais j’ai de la ressource. Ce texte me créé de nombreux maux aux trapèzes et à la tête mais ce n’est que de petits sacrifices pour faire avancer la cause.

 

Voilà pour qui tu me fais passer perfide et sournoise COVID 19. Et en faisant le tour des centaines de milliers de malades qui ont été, sont encore dans tes griffes depuis l’hiver dernier, tu les as presque tous fait passer pour des fous, des dépressifs et beaucoup, beaucoup trop croient l’être. Le plus grave puisque c’est l’inverse. Tu as réussi ton coup là-dessus. Encore des milliers pensent ne rien avoir par les dires de leur médecin refusant même de prescrire une ordonnance pour consulter un spécialiste ou plus simplement réaliser une prise de sang.

 

Tu as biffé le vocal « médecin de ville » du dictionnaire. Tu as engendré l’attente des gens chez eux bien au chaud à souffrir avec leur doliprane et qu’une fois leur état aggravé, ils aillent en réanimation souffrir davantage.

 

Tu as fait que les personnes plus âgées de 65/70 ans ne soient pas prises en charge ou plutôt si en soins palliatifs avec cette merveilleuse idée d’autoriser le 29 mars 2020 au Journal Officiel le RIVOTRIL pour les ??? Etouffer, oui, oui, ce curare au double usage, étouffe le patient, un comble pour une personne en détresse respiratoire.

 

Et TU remets ça pour la seconde vague mais cette fois ci à plus grande échelle avec la saturation des hôpitaux… Toujours rien n’est dit. Mais nous y reviendrons dans un prochain article.

 

Donc, à force d’être prise pour une folle, tu m’en as fait venir à ma seconde devise JUSTE ET TENACE. J’ai donc décidé de faire autrement puisque personne ne me croyait, que j’étais un OVNI, une qui fait semblant d’être malade comme cela se dit encore. J’ai donc fait des photos de tout, des relevés, des preuves en quelques sortes. Tension, température, bleus, engelures, veines gonflées, tous mes symptômes…  Me voilà à faire des tableaux et des photos

 

Extrait du livre d’Annabelle GEORGES,

ANNABELLE 37 ANS J+170 UNE VIE DE COVID SANS

FIN !  en autoédition sur amazon

© Annabelle GEORGES 2020

Tous droits réservés 

Nous voilà donc ce 11 novembre 2020, bientôt 14 kilogrammes en moins, 1,74 mètres et athlétique, je suis maintenant à 60 kilos et prête pour MISS FRANCE.

 

Mais de tous ces maux, ont éclos ces mots et les lignes de mon livre sorti pour mes 38 ans en octobre 2020 écrit fin août début septembre. Ils font que je me battrai jusqu’au bout pour te vaincre ! Genou à terre, je me suis redressée !

 

Mais surtout sont nées de ta perfidie des choses positives, des rencontres tout d’abord, des malades tout comme moi se pensant seuls et abandonnés qui ne le sont plus. Aussi, je m’affaire chaque jour que d’autres ne le soient plus. Des professionnels de santé compétents ensuite, OUI, certains respectent encore leur serment d’Hippocrate et font tout ce qu’ils peuvent pour nous soigner, nous soulager.

Des amitiés enfin, de belles rencontres qui perdureront à vie... puis la route m’a fait rencontrer cette association et sa Présidente. Oui, une très belle voie s’ouvre devant nous.

 

 

Tu m’as rendu encore plus forte et je guérirai. Certes, pas de basket cette année, pas de coaching, même ça tu me l’as enlevé en octobre avec le second confinement, pas de ski cet hiver non plus. Seuls kinésithérapie respiratoire, ostéopathie, réflexologie plantaire, psychologie, sophrologie, étirements, et petites marches sont mes activités en dehors du travail mais, bientôt, je retrouverai ma vie d’avant, je retrouverai le sourire chaque jour et tu seras qu’un lointain souvenir car je ne te laisserai pas plus de place que cela dans ma mémoire, tu ne le vaux pas.  

Perfide et sournoise COVID 19, j’ai le plaisir et l’avantage de t’informer que je vais, que nous allons,  te quitter prochainement… Suite au prochain article.

Annabelle GEORGES

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Commentaires: 3
  • #1

    Karine MÉRIGOT LAVERSANE (jeudi, 19 novembre 2020 05:12)

    Chère partenaire sur le navire C19, j'ai trouvé "soulagement" sur les réseaux sociaux en juin. Après avoir eu une grippette (pas de PCR en mars... et sérologie négative mi juin), seule mon médecin traitant me soutient mordicus que c'est la c19. Rhumato, endocrino, docteur en médecine interne, comité médical pour mon congé longue maladie (je suis incapable de me concentrer, de conduire...) sont parfois arrivés à me coller le doute !
    Comme si avoir la C19 était une récompense, ok je n'ai pas eula Covid alors dites moi ce que j'ai. Je ne suis pas une grande sportive mais je travaillais avant le 26 mars, je courais, faisais du vélo, et le plus important j'étais là pour mon fils ! Des parties de Nerf endiablées dans le jardin, des répétitions de kung fu... elles sont des souvenirs que je veux revivre. Même les devoirs sont devenus épreuve... moi qui me suis lancée des défis professionnels, je bugue sur les multiplications, l'orthographe (plus de stylo plume et de papier, le clavier et le correcteur d'orthographe sont les alliers et même avec je mets tellement de temps à organiser mes mots que je suis éjectée par le système "vous êtes déconnecté"). Nous devrions faire de votre livre un cadeau à tous ces "professionnels" de la santé qui préfèrent "faudrait pas s'inventer des maladies" plutôt que de chercher ce qui se cache derrière les résultats normaux. J'ai craqué devant le docteur en médecine interne... vos résultats sont normaux. Ben ouais, mais moi pas ! Et je préférerais qu'il y ait quelque chose qui cloche sur le papier mais que je puisse vivre sans douleur.
    Depuis le début, mon leitmotiv est "je vais te botter le c.. covid19" mais au bout de tous ces mois d'errance, de gaspillage d'argent (j'ai perdu la moitié de mon salaire depuis juin + les dépassements d'honoraires honteux), mon moral en prend un violent coup !
    J'espère ne pas trop vous embêter et ne pas avoir fait trop de fautes... la honte !! Je me suis relue pourtant. Nous allons l'annihiler la grippette de 2020 !!!
    (karine.merigot@bbox.fr)

  • #2

    JANINE ROUSSAUDAnonyme (jeudi, 19 novembre 2020 09:31)

    Très bien exprimé , ce texte résume parfaitement le vécu des covids (du début) soignés au Doliprane , qui se retrouve 8 mois après avec des séquelles invalidantes qui reviennent de temps en temps empoisonner leur vie , les empêcher de vivre comme avant . Leurs souffrances sont physiques , mais aussi moral à cause d'un manque d'empathie , d'écoute ect...... Il a fallu attendre mi- Novembre pour entendre le fameux discours Salomon : parlez-en , vous devez trouver une écoute ........ OH , ENFIN !!! Mais avant , monsieur , ces malades éaient ""ZINZINS "" Ils ont été traités comme tels ! ils se sont battus seuls , excusez-vous , reconnaissez votre manque de bienveillance , c'est la moindre des choses !! Ils n'étaient pas testés , pas toujours hospitalisés , leur maladie plus ou moins grave , mais les séquelles sont là ! Une reconnaissance SVP , merci pour eux .

  • #3

    Eve Teillant (dimanche, 22 novembre 2020 07:32)

    Vous avez écrit mon vécu depuis la mi-mars à la virgule près, c’est dans ta tête non?, ne fais pas ta victime!, vous avez « un syndrome dépressif »... mais avec vos symptômes psycho- psychiatriques attention on ne va plus s’occuper de vous !!!!
    Huit mois après je suis fatiguée, essoufflée, insomniaque, douloureuse, nauséeuse, confuse, amnésie, un brouillard dans ma tête...
    Honte de dire que j’ai eue la C19, honte d’infliger cela à mes proches, honte de ne pas être auprès de mes équipes pour cette deuxième vague; je suis infirmière en EHPAD, verdict CPAM vous n’avez pas assez eue d’O2 on va pas reconnaître « la maladie professionnelle »hein?
    Et pour me protéger de tout stress je ne touche plus mes IJ depuis le 30 septembre, appel téléphonique, mail, Amélie rien toujours pas payé...il y a des moments ou j’ai envie de baisser les bras, moi la battante , la guerrière est terrassé.
    Merci d’avoir mis des mots sur mon vécu et surtout tous mes vœux de guérison prenez bien soin de vous,
    Amitié Ève