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Covid-19, au milieu du buzz médiatique des vaccins, on tente de faire le point ?

Comme tous nos concitoyens, nous espérons vivement sortir au plus vite de cette épidémie et retrouver notre vie sans masques, gestes barrière, confinement, notre vie d'avant quoi ! 

Sans doutes, plus que beaucoup puisque l'UPGCS est au cœur du combat pour faire connaître, reconnaître, prendre en charge le drame des complications au long cours post infection au Covid qui peuvent toucher  des malades asymptomatiques, jeunes, sportifs et sans aucune comorbidité avant leur contamination. 

Cependant, nous sommes comme vous tous étonnés de la rapidité avec laquelle les vaccins ont vu le jour alors que pour d'autres virus, ils sont à l'étude depuis des décennies. 

Certes, l'ampleur de l'épidémie, les enjeux économiques et financiers expliquent cette course aux vaccins. Mais, nous voyons les doutes et les interrogations légitimes autant que les attentes s'exprimer sur les réseaux sociaux. 

 

Loin de toute polémique, nous tentons donc de vous donner des éléments d'informations et de réflexions. 

Les technologies vaccinales décryptées par Christian Vélot Généticien moléculaire

Le point de vue d'Amine Umlil, pharmacologue au CTIAP de Cholet

Vaccin contre la Covid-19 (Tozinaméran ; COMIRNATY°) :

l’analyse du CTIAP confirmée par celle de la revue indépendante Prescrire notamment

 

Le 17 décembre 2020, le CTIAP (centre territorial d’information indépendante et d’avis pharmaceutiques) du centre hospitalier de Cholet a, lors de sa septième conférence, proposé au public notamment une analyse détaillée du rapport bénéfice/risque du vaccin contre la Covid-19 des laboratoires Pfizer/BioNTech. La dénomination commune internationale (DCI) de ce vaccin est Tozinaméran ; son nom commercial est COMIRNATY°.

 

L'avis du Conseil national d'éthique  CCNE

Dans son document (à lire intégralement) du 18 décembre 2020, le comité consultatif national d’éthique (CCNE) insiste sur plusieurs points importants et notamment les suivants :

 

« (…) des vaccins mis sur le marché, des précisions doivent encore être recueillies quant à leur efficacité, sur le temps long, en fonction des populations-cibles ou quant aux éventuels effets secondaires induits » ;

 

« (…) il ne faut pas sous-estimer les incertitudes qui subsistent (…) » ;

 

« Le respect de l’autonomie de la personne se décline notamment par le recueil de son consentement au moment de la vaccination, c’est-à-dire son adhésion délivrée à la suite d’un processus d’information qui lui permette de prendre une décision. » ;

 

« (…) l’obligation d’une transparence et d’une rigueur des procédures vaccinales, et l’importance d’une pharmacovigilance réactive, nécessitent d’enregistrer des données sans porter atteinte à l’anonymat qui protège les libertés individuelles. Le dispositif de suivi informatique mis en place devra être regardé avec attention. » ;

 

« (…) comment doit se concevoir le consentement, en particulier en EHPAD [établissement d’hébergement de personnes âgées dépendantes] ?

 

Toute vaccination implique le consentement de la personne, qui devrait être appréhendé comme un « assentiment » délivré au cours d’un processus d’information et de recueil de la volonté en plusieurs temps et selon des modalités adaptées à la personne (oral et/ou écrit) ;

Pour les personnes âgées, même - et surtout - si l’objectif est de les protéger, il convient de s’interroger sur la part de liberté qui leur est laissée dans l’exercice de leur autonomie, dans la décision à prendre face à l’incertitude et aux risques potentiels qui y sont liés. Cela peut se traduire par leur droit à refuser à se faire vacciner. Plus généralement, la décision finale se construit par le dialogue entre la personne âgée, le médecin et les soignants. La vigilance doit être particulièrement grande à l’égard des personnes qui ne sont pas en mesure de s’exprimer : dans ce cas, le choix devrait être opéré au terme d’un processus délibératif à partir de l’avis exprimé par la personne de confiance, ou en l’absence de personne de confiance, par la famille.

Dans le cas où la personne âgée bénéficie d’une mesure de protection juridique (tutelle à la personne, habilitation familiale judiciaire, mandat de protection future), si elle n’a pas désigné de personne de confiance, le consentement est donné par son représentant légal. Dans tous les cas, et même dans le régime de protection le plus fort, il faut veiller à faire primer la volonté de la personne, dans la mesure où son état le permet, et ne pas sous-estimer la pression que des tiers pourraient faire peser sur des personnes vulnérables. (…) » ;

 

« (…) suscite des questions d’ordre éthique et juridique étroitement liées : (…) » ;

 

« Le recueil d’un consentement écrit peut se concevoir, à condition qu’il ne soit pas conçu comme le seul moyen de protéger l’institution, ou de rassurer la famille, mais qu’il soit la dernière phase de la recherche effective d’un consentement. » ;

 

« (…) une information loyale et compréhensible des bénéfices et des risques de la vaccination et surtout une réelle écoute de la personne (…) » ;

 

« Il est essentiel d’établir et de conserver une traçabilité de ce processus dans le dossier médical de chaque résident. » ;

 

« Cette information (…) ne doit pas prendre la forme d’une incitation morale (…) » ;

 

« (…) il est hasardeux de s’aventurer sur l’anticipation des conditions éthiques d’une éventuelle obligation vaccinale, alors que ces conditions ne sont pas réunies et que le passé récent nous a appris qu’il fallait être très prudent sur les prédictions d’évolution de la pandémie. » ;

 

« (…) pour les personnes âgées vaccinées (…) Le lien de cause à effet entre vaccination et dégradation de l’état de santé peut être particulièrement difficile à prouver ou à infirmer chez ces personnes ayant très souvent des polypathologies. » ;

 

« Si la déclaration universelle des droits de l’Homme reconnaît un droit universel à l’information, il est plus spécifiquement du devoir des scientifiques, des laboratoires, des industriels et des autorités d’expliquer leurs actes, les résultats qu’ils ont obtenus et comment ils ont été ainsi conduits à prendre leurs décisions. Atteindre cet objectif impose de relever trois défis : un accès à une information scientifique de qualité, respectueuse des principes de la rigueur scientifique, son analyse par des personnalités compétentes et sa mise à disposition du public sous une forme compréhensible et objective. (…) » ;

 

« (…) C’est ainsi que les analyses statistiques, dont les interprétations sont délicates, parfois multiples [ndlr : cf. les précisions relatives aux intervalles de confiance concernant l’incertitude sur l’efficacité du vaccin contre les formes graves de la Covid-19, ci-dessus mentionnées dans le (I)], doivent être mises en perspective pour aboutir à des décisions fondées. (…) Les présentations parcellaires d’analyses, domaine par domaine, sont essentielles pour les experts, mais elles privent la communauté d’une vue d’ensemble et suscitent des inquiétudes et des polémiques qui pourraient être évitées. L’expertise collective multi-domaine a un grand rôle à jouer en permettant, après un nécessaire débat contradictoire, l’élaboration de synthèses de qualité. » ;

 

« Enfin, il existe un enjeu fort de compréhension. S’il est acquis qu’un médecin peut tout à fait comprendre une information médicale de haut niveau, il en va différemment pour un citoyen non spécialiste, qui doit pourtant aussi pouvoir comprendre de façon non biaisée et honnête l’information disponible. Le code de déontologie médicale impose une « information loyale, claire et appropriée ». Il faudrait ajouter « renouvelée et comprise ». Cet objectif ne peut être atteint que par un travail de synthèse de grande qualité, adapté aux différents publics et aux canaux de transmission. (…) » ;

 

« Dans le cadre de la vaccination, comme dans les autres situations d’offre de soin, consentir c’est construire de façon intime son propre choix vaccinal. C’est le choix éclairé et libre que chacun doit faire. Il se bâtit en particulier sur l’obligation d’offrir à chacun une information vérifiée, objective et compréhensible et ne cachant pas les incertitudes des options. Cette transparence de l’information, loin de dramatiser le message par sa rigueur, est un élément moteur de la création de confiance dans les messages des communicants. (…) La relation avec son médecin traitant ou le personnel soignant - une relation souvent ancienne et à l’opposé d’une vision institutionnelle centralisée - est probablement la pierre angulaire de cet échange. » ;

Le point de l'OMS dans un article du 28 octobre 2020

Nous référant à l'avis de l'OMS, notre crainte serait donc : serions nous dans une phase d'essais cliniques ( phase III) à grande échelle sur la population la plus fragile ?

Que vaut le consentement éclairé des malades en EHPAD dont on connaît la déconnexion avec l'actualité pour les plus conscients et l'incapacité à se prononcer pour les autres ? 

N'y avait-il pas d'autres pistes à suivre comme les traitements ambulatoires en phase initiale et un isolement plus strict des contaminés après une information plus complète sur les risques notamment chez les asymptomatiques de développer des Covid longs ? 

Gérer une épidémie consécutive à un virus émergent n'est pas chose facile, mais les citoyens comprennent mal la précipitation concernant certaines décisions et la lenteur quant à la mise en place de traitements efficaces. 

Traiter n'est il plus le propre de la médecine ? 

Annie Notelet pour l'UPGCS 

Pour aller plus loin

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Commentaires: 2
  • #1

    Jehel (mercredi, 30 décembre 2020 14:17)

    Bonjour,
    Enfin une information claire sur la vaccinologie de cette épidémie. À chacun de faire son idée et son choix sur le pour ou le contre de ce ou ces vaccins. Étant anti-vaccin(s) le mien est fait en mettant en oeuvre un minimum de précautions (masque, lavage des mains et distanciation ).

  • #2

    Joëlle Lambijon (mercredi, 30 décembre 2020 22:16)

    Merci pour ces éclairages. A présent, je ne souhaite pas être vaccinée par les nouveaux vaccins ARN dont on ne peut pas actuellement mesurer les risques à long terme. Avant ces informations, j'y étais plutôt favorable du fait que ces vaccins ne contiennent pas d'adjuvants